Samedi 13 mai 2006
Les surréalistes purs et durs, s'il en fut
dans le silence des étoiles, les post-synchronisés du passé moderne
zébrant la nuit plâtrée de graffitis chinois, même les gérants de la
mémoire courte du temps présent sur l'estrade du capital, ils ne sont
pas fleurs bleues, non, non, ni bluettes dans leur glotte qui jappe l'os
du chien, le squelette rabattu sur le sol, le signe que nous en
arrachons avec les barbelées.
On ne tiendra pas ici un vote de saintes
colombes les trois Églises. Mais voyez Riopelle riant dans sa barbe
grise. Il crache des oiseaux par les extrémités de ses manches. Des
oies. Sauvages. Comme un cinéaste amouraché.
Je vois parfois le monde ainsi dans mon petit
verger échevelé. Spinoza. Celan. Kiefer. Rivages en décripitude. Mais
voici ces oiseaux de lumière avec des perles d'évasion dans la tête. Des
enfants. Des sarcelles. Des perdrix. Des brandilles éparpillées sur les
toiles de jute. Des tournesols géants de quinze pieds restitués par M.
van Goth. Le nombre d'or partout comme une âme à travers les branches
bric-a-brac qui luisent. Des A, des X, des baguettes magiques qui
encadrent le ciel. Qu'est-ce que le ciel? De la musique. Des fleurs
avant les fruits. Des étoiles corolles au creux du lit blanc pour
diriger l'orchestre des vagabonds dans les airs, ces vauriens, voyageurs
à pied de la vie qui passe. Des antennes
ocres avec de la poudre de perlimpinpin. Duchesses sauvages. Plume dans
mes cheveux au vent. Mais encore de la boue, de la cendre dans la
voix... Je ne suis pas fleur bleue, oh non!
Et on ne tiendra pas un vote de saintes colombes les trois Églises!
Puis il y aura encore des pommes cette année,
des vers, il y aura vous et moi, je l'espère, dans la nature
peinturlurée «comme avec une femme».
Du free for all au Paradis terrestre et des chemins qui traversent les saisons...
Mon Almanach du peuple athée ne va pas plus loin, cependant, dans ses pronostics de caribou.
Photos jd, Béthanie, 7/05/06
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