lundi 12 décembre 2011

Dernière valse lumière


Samedi 7 octobre 2006
LA VALSE LUMIÈRE
 
Valse lumière,
grande échevelée,
le quai n'est pas encore rangé!
Il va geler sur le lac
et il fera noir...
 
C'est pour se rappeler 
un jour encore
et dire merci
à l'été,
 à ses fruits
aux poissons,
aux plongeons
à ses passions
même celles
qui nous ont gâtés
pourris
 
Valse lumière
à quatre temps
qui n'hésite pas
à tout bouleverser...
 
Photo jd, lac Pearsley, aut. 2005
PAR JACKY BOY | LE 2006-10-07 21:11:17 | PERMALIEN 
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3 Commentaires :

Commentaire écrit le lundi 16 octobre 2006 à 23:09:52 (lien)
Onassis
Ainsi soit-il !


Commentaire écrit le lundi 16 octobre 2006 à 11:08:25 (lien)
jack
Il vivote. Je me suis dis, une image de temps en temps. Vu que Monblogue a démocratisé son approche. Je constate surtout qu'il est encore visité. Je n'ose pas l'enterrer...


Commentaire écrit le samedi 14 octobre 2006 à 12:27:48 (lien)
Onassis
Petit cachotier. Je ne savais pas que ce blogue vivait encore, de larme en larme, de goutte en goutte...

Fin de Libre Salmigondis


Dimanche 1 octobre 2006


(Photo jd, petit bout de la murale des Patriotes, station Papineau)
 
Le serveur s'est converti! Le bar est ouvert!
Un vers de plus! C'est gratos! Une gerbe de powèmes!
Alors on continue de tout bord tout côté?
On continue dans ses vieilles mitaines
le pouce à l'air libre
                               Fin de Libre Salmigondis!

Bolivie : de l'eau dans le gaz


Samedi 19 août 2006
DE L'EAU DANS LE GAZ DE LA BOLIVIE
 
Libre salmigondis voudrait d'abord être un lieu de poésie.  Comme l'a déjà dit Richard Desjardins dans une conférence à Montréal vers 1991, le poète souhaiterait bien se concentrer sur sa job : rêver le monde, parler d'amour.  Mais il y a de partout des cieux menaçants, de l'indignation, des commandes de légitime défense, des urgences qui bousillent l'art.  Félix Leclerc, l'Allouette en colère,  avait compris cela lui aussi à la fin de sa carrière.   
 
Parlant de nécessités, au Québec très peu de personnes, hélas, parlent de nos voisins, de nos frères «américains» au sens continental du terme.  Il me fait donc doublement plaisir d'accueillir en ces pages des textes de Jean-Paul Dammagio, instituteur français, ami du Québec, mon ami, voyageur des Amériques et militant politique.    
 
***



 Ce paysan acharné, décidé et infatigable, fit la Une des gazettes du monde début décembre 2005. Il était devenu président de la République en sachant que l’heure du repos n’avait pas sonné, d’autant qu’il avait l’intention de réaliser son programme en trois points : une nouvelle assemblée constituante, une nationalisation du gaz et une réforme agraire (dans cet ordre car toute action a besoin d’ordre). L’Assemblée est en place depuis le 6 août, la réforme agraire suit son cours, mais la nationalisation des hydrocarbures… Par un texte très bref, j’avais, le premier mai 2006, annoncé la décision de nationaliser, mais de la décision à la réalisation …

« Avec le pétrole en arrière-fond, comme grand protagoniste de la division internationale du travail, du monde du capital qui est celui qui détermine d’ailleurs cette crise, nos souffrances, nos immaturités, nos faiblesses, et en même temps les conditions d’assujetissement de notre bourgeoisie, de notre néo-capitalisme présomptueux ». C’est Pasolini parlant de la toile de fond de son dernier roman … Pétrole. Déjà, en 1974 !

En nationalisant, Evo Morales et son gouvernement n’avait pas la sensation d’aller à l’aventure, d’abord parce que c’est la troisième nationalisation dans le pays, qu’il y avait déjà une petite entreprise publique à disposition, YPFB, que la privatisation précédente avait laissé 49% des actions à l’Etat bolivien (sans en lui laisser la gestion) et que les amis de la PDVSA vénézuélienne étaient aussitôt accourus en renfort. D’ailleurs, Hugo Chavez en personne fit le voyage à Ciudad del Este pour arrondir les angles avec Lula et Kirchner. Quels angles ?

La nationalisation touchait surtout l’entreprise nationale brésilienne Petrobras et l’entreprise argentino-espagnole Repsol(à un petit degré Total, qui se pliera aux décisions dePetrobras). Le lecteur naïf peut penser qu’entre latinos tout allait couler de source, d’autant que la Bolivie souhaitait seulement accéder à 51% du capital des entreprises, et augmenter le gaz à un tarif plus correct que le pillage organisé depuis des années. Or, c’est de l’eau qui coule dans le gaz : Petrobras ne veut rien entendre ! L’entreprise l’a annoncé dès le départ et confirme depuis : cette nationalisation est inacceptable ! Aujourd’hui, 18 août, les négociations sont rompues, et côté brésilien, le gouverneur de Mato Grosso craint des coupures en représailles.

La tension monte à La Paz où, qui plus est, les enseignants entame une grève dure pour demander des augmentations de salaire. Andrès Solis le courageux ministre des hydrocarbures va-t-il être censuré et obligé de démissionner par le Sénat ? L’acharné et infatigable Evo, depuis qu’il a mis un pied dans la lutte, n’a cessé de surprendre autour de lui. Dix fois, il a été considéré mort, dix fois il est revenu au premier plan, jusqu’à cette élection historique avec 55% des voix dès le premier tour. En recoupant les résultats de juillet de tous les instituts de sondages, il est sans contexte possible le président le plus aimé de toutes les Amériques (loin devant Bush bien sûr). Il a trouvé l’instrument de la contre-attaque hors des Amériques … en Norvège !

C’est sûr que les Brésiliens l’emporte pour le moment; ils retardent la nationalisation, interviennent comme chez eux dans les affaires intérieures du pays (mieux que ne pourrait le faire les USA) et réussissent même à passer pour des martyrs ! Petrobrasa beaucoup investi en Bolivie, c’est vrai, mais sans retour en termes de bénéfices ? À qui peuvent-ils le faire croire quand tous les pays producteurs d’hydrocarbures ne savent plus combien de millions de dollars leur tombent sur la tête ? La Norvège est le troisième plus grand bénéficiaire de la montée du prix du baril, après l’Arabie Saoudite et la Russie et le gouvernement sait très exactement le chiffre des bénéfices de ses deux entreprises nationales Statoil et Norsk Hydro.

Erik Solheim le ministre norvégien en charge du dossier est actuellement en Bolivie pour fixer la forme de l’aide à apporter, une aide qui n’est pas que technique. Ce pays a mis en place une structure pour aider les petits pays qui veulent contrôler la corruption, et calculer les taxes pétrolières (la négociation avecPetrobras semble achopper sur les chiffres quand on compare le montant des bénéfices affiché l’an dernier et l’étrange baisse de cette année). Elle travaille déjà dans 16 pays d’Afrique et d’Asie et va pour la première fois mettre les pieds en Amérique latine. Son intervention est devenue urgente car contrairement à ce qu’espérait Morales, Petrobras a mis en œuvre un énorme plan de déstabilisation. Si Hugo Chavez se montre généreux en fourniture d’asphalte (1600 tonnes pour être précis), PDVSA, son entreprise pétrolière, a tendance à se faire oublier. Pour ne pas faire de l’ombre à l’ami Lula en instance de réélection ?

Quel plan de déstabilisation ? Les investissements de capitaux internationaux tombent de 600 à 100 millions de dollars or, dans le type de nationalisation choisi, les capitaux privés étaient toujours inclus comme partenaires (avec Repsol l’accord est en bonne voie !). Les petites entreprises sous-traitantes boliviennes qui travaillent donc avec Petrobras, sont invitées, par cette entreprise, à chercher du travail ailleurs. Or Evo, plus acharné que jamais, a démontré, preuve à l’appui, que Petrobras se propose de financer une campagne de presse pendant 75 jours à la gloire des transnationales (75 jours c’est le délai qu’il reste aux entreprises pour conclure les négociations ou partir de Bolivie). Alors, bouquet final, l’entreprise brésilienne dénonce la corruption qui domine dans l’entreprise bolivienne (quand on sait les scandales de corruption qui ont été révélés au Brésil et qui doivent, comme partout, être la partie visible de l’iceberg !).

L’iceberg, les Norvégiens connaissent, mais, quand le Wall Street Journal rend compte des problèmes boliviens, avec une certaine courtoisie, le quotidien prend soin d’oublier les capacités nordiques (peu connues en Europe aussi, il est vrai). Pour mieux laisser entendre que la nationalisation à La Paz c’est fini ? Mais Evo continue sur le fil du rasoir, entre ceux qui veulent garder la privatisation, et ceux qui veulent une nationalisation plus radicale. Sa peau d’Indien en a vu d’autres et les neiges de l’Altiplano risquent de plaire aux Norvégiens…

Jean-Paul Damaggio

Sources : Bolpress, La Razon, Econoticias, El Tiempo, Wall Street Journal.

Le gouffre du dessous


Samedi 19 août 2006
LE GOUFFRE DU DESSOUS
 
Nos associations libres n'expliquent parfois ni les rêves, ni les réalités de l'esprit que l'on voudrait croquer d'un trait rapide.  L'autre jour (cf. mon entrée du 13 août), la première station de mon Chemin sans croix blablatait contre «les écrivains qui marchent sur la tête».  Je pensais ici au vieux barbu griffant son maître Hegel : les idéalistes (au sens philosophique) marchent sur la tête, il faut remettre la pensée en marche...  Je visais l'égoïsme narcissique aussi répandu que la pluie dans les lettres, les scripts, les carnets, les blogues... 
 
Or suivant l'expérience ultime et insondable du XXe siècle, une lecture récente me suggère une toute autre interprétation de la posture. 
 
En effet, dans Paroxysmes - La parole hyperbolique (VLB, 2006),  Michaël La Chance cite d'abord des passages dits célèbres (je ne les connaissais pas) de Paul Celan  qui renverse, contraire à l'aiguille de nos mondes, le plancher des vaches commun.  Celan écrit :  «Il lui était désagréable, parfois, de ne pas pouvoir marcher sur la tête.» et «Qui marche sur la tête a, en vérité, le ciel pour abîme au-dessous de soi.» (p. 16).
 
Michaël ajoute : «Parce que l'enfer est sous la terre, et que le brasier est sous nos pieds : à la surface de la terre affleure la cendre.» (idem).
 
Penser aux toiles rugissantes, effrayantes  de Kiefer (l'avez-vous vu à Montréal l'an dernier?)  peut aider à comprendre de quel «orage d'acier» il s'agit, orage aux manuscrits plombés, aux oiseaux de guerre que nous  recevons sur le dessous de nos pieds, par le haut des yeux...
 
La Chance : «... nous avons un désir et une quête du vivant, quand notre quête même le fait jaillir, le fait apparaître hors de son élément.» (p. 17). Ce qui renvoie à l'abolition, au sentiment de la mort, à la poésie des abysses. 
 
Nous sommes loins des petits secrets mystérieux et croustillants des pèlerins de la compote littéraire!  Loin aussi des autruches mortifiaires.    
 
Anselm Kiefer, Et la terre tremble encore (1982)
 

Après-midi fleur-à-fleur


Vendredi 18 août 2006
APRÈS-MIDI FLEUR-À- FLEUR
 
- Chère, une tasse de thym citronné?
 
- (Voix très claire) Oh! Oui!  Ce n'est pas de refus...
  Je le prends le petit doigt en l'air.
 
 
(Photo jd, jardin, Béthanie, 17/08/06)

À la barre du jour


Vendredi 18 août 2006
À LA BARRE DU JOUR
 
L'autre matin, le soleil rentrait par la fenêtre et la brume sortait par derrière comme une barre. 
 
 
 
(Photos jd, Béthanie, 17/08/06)

jeudi 8 décembre 2011

Poévision


Mercredi 16 août 2006
POÉVISION OU «LA PAIX AU MOYEN-ORIENT»
 
«Je m'ouvre une autre bière
en pensant
Le sink a besoin d'être nettoyé.
 
La vaisselle est sale.
 
Il y a une femme couchée dans
mon lit.
Tandis que je finis ma bière
elle prie pour la paix
au Moyen-Orient.»
 
- Patrice Desbiens in La vérité se passe un doigt  (Steak haché anthologique), Édition Trois-Pistoles, 2000, p. 119.