lundi 12 décembre 2011

Dernière valse lumière


Samedi 7 octobre 2006
LA VALSE LUMIÈRE
 
Valse lumière,
grande échevelée,
le quai n'est pas encore rangé!
Il va geler sur le lac
et il fera noir...
 
C'est pour se rappeler 
un jour encore
et dire merci
à l'été,
 à ses fruits
aux poissons,
aux plongeons
à ses passions
même celles
qui nous ont gâtés
pourris
 
Valse lumière
à quatre temps
qui n'hésite pas
à tout bouleverser...
 
Photo jd, lac Pearsley, aut. 2005
PAR JACKY BOY | LE 2006-10-07 21:11:17 | PERMALIEN 
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3 Commentaires :

Commentaire écrit le lundi 16 octobre 2006 à 23:09:52 (lien)
Onassis
Ainsi soit-il !


Commentaire écrit le lundi 16 octobre 2006 à 11:08:25 (lien)
jack
Il vivote. Je me suis dis, une image de temps en temps. Vu que Monblogue a démocratisé son approche. Je constate surtout qu'il est encore visité. Je n'ose pas l'enterrer...


Commentaire écrit le samedi 14 octobre 2006 à 12:27:48 (lien)
Onassis
Petit cachotier. Je ne savais pas que ce blogue vivait encore, de larme en larme, de goutte en goutte...

Fin de Libre Salmigondis


Dimanche 1 octobre 2006


(Photo jd, petit bout de la murale des Patriotes, station Papineau)
 
Le serveur s'est converti! Le bar est ouvert!
Un vers de plus! C'est gratos! Une gerbe de powèmes!
Alors on continue de tout bord tout côté?
On continue dans ses vieilles mitaines
le pouce à l'air libre
                               Fin de Libre Salmigondis!

Bolivie : de l'eau dans le gaz


Samedi 19 août 2006
DE L'EAU DANS LE GAZ DE LA BOLIVIE
 
Libre salmigondis voudrait d'abord être un lieu de poésie.  Comme l'a déjà dit Richard Desjardins dans une conférence à Montréal vers 1991, le poète souhaiterait bien se concentrer sur sa job : rêver le monde, parler d'amour.  Mais il y a de partout des cieux menaçants, de l'indignation, des commandes de légitime défense, des urgences qui bousillent l'art.  Félix Leclerc, l'Allouette en colère,  avait compris cela lui aussi à la fin de sa carrière.   
 
Parlant de nécessités, au Québec très peu de personnes, hélas, parlent de nos voisins, de nos frères «américains» au sens continental du terme.  Il me fait donc doublement plaisir d'accueillir en ces pages des textes de Jean-Paul Dammagio, instituteur français, ami du Québec, mon ami, voyageur des Amériques et militant politique.    
 
***



 Ce paysan acharné, décidé et infatigable, fit la Une des gazettes du monde début décembre 2005. Il était devenu président de la République en sachant que l’heure du repos n’avait pas sonné, d’autant qu’il avait l’intention de réaliser son programme en trois points : une nouvelle assemblée constituante, une nationalisation du gaz et une réforme agraire (dans cet ordre car toute action a besoin d’ordre). L’Assemblée est en place depuis le 6 août, la réforme agraire suit son cours, mais la nationalisation des hydrocarbures… Par un texte très bref, j’avais, le premier mai 2006, annoncé la décision de nationaliser, mais de la décision à la réalisation …

« Avec le pétrole en arrière-fond, comme grand protagoniste de la division internationale du travail, du monde du capital qui est celui qui détermine d’ailleurs cette crise, nos souffrances, nos immaturités, nos faiblesses, et en même temps les conditions d’assujetissement de notre bourgeoisie, de notre néo-capitalisme présomptueux ». C’est Pasolini parlant de la toile de fond de son dernier roman … Pétrole. Déjà, en 1974 !

En nationalisant, Evo Morales et son gouvernement n’avait pas la sensation d’aller à l’aventure, d’abord parce que c’est la troisième nationalisation dans le pays, qu’il y avait déjà une petite entreprise publique à disposition, YPFB, que la privatisation précédente avait laissé 49% des actions à l’Etat bolivien (sans en lui laisser la gestion) et que les amis de la PDVSA vénézuélienne étaient aussitôt accourus en renfort. D’ailleurs, Hugo Chavez en personne fit le voyage à Ciudad del Este pour arrondir les angles avec Lula et Kirchner. Quels angles ?

La nationalisation touchait surtout l’entreprise nationale brésilienne Petrobras et l’entreprise argentino-espagnole Repsol(à un petit degré Total, qui se pliera aux décisions dePetrobras). Le lecteur naïf peut penser qu’entre latinos tout allait couler de source, d’autant que la Bolivie souhaitait seulement accéder à 51% du capital des entreprises, et augmenter le gaz à un tarif plus correct que le pillage organisé depuis des années. Or, c’est de l’eau qui coule dans le gaz : Petrobras ne veut rien entendre ! L’entreprise l’a annoncé dès le départ et confirme depuis : cette nationalisation est inacceptable ! Aujourd’hui, 18 août, les négociations sont rompues, et côté brésilien, le gouverneur de Mato Grosso craint des coupures en représailles.

La tension monte à La Paz où, qui plus est, les enseignants entame une grève dure pour demander des augmentations de salaire. Andrès Solis le courageux ministre des hydrocarbures va-t-il être censuré et obligé de démissionner par le Sénat ? L’acharné et infatigable Evo, depuis qu’il a mis un pied dans la lutte, n’a cessé de surprendre autour de lui. Dix fois, il a été considéré mort, dix fois il est revenu au premier plan, jusqu’à cette élection historique avec 55% des voix dès le premier tour. En recoupant les résultats de juillet de tous les instituts de sondages, il est sans contexte possible le président le plus aimé de toutes les Amériques (loin devant Bush bien sûr). Il a trouvé l’instrument de la contre-attaque hors des Amériques … en Norvège !

C’est sûr que les Brésiliens l’emporte pour le moment; ils retardent la nationalisation, interviennent comme chez eux dans les affaires intérieures du pays (mieux que ne pourrait le faire les USA) et réussissent même à passer pour des martyrs ! Petrobrasa beaucoup investi en Bolivie, c’est vrai, mais sans retour en termes de bénéfices ? À qui peuvent-ils le faire croire quand tous les pays producteurs d’hydrocarbures ne savent plus combien de millions de dollars leur tombent sur la tête ? La Norvège est le troisième plus grand bénéficiaire de la montée du prix du baril, après l’Arabie Saoudite et la Russie et le gouvernement sait très exactement le chiffre des bénéfices de ses deux entreprises nationales Statoil et Norsk Hydro.

Erik Solheim le ministre norvégien en charge du dossier est actuellement en Bolivie pour fixer la forme de l’aide à apporter, une aide qui n’est pas que technique. Ce pays a mis en place une structure pour aider les petits pays qui veulent contrôler la corruption, et calculer les taxes pétrolières (la négociation avecPetrobras semble achopper sur les chiffres quand on compare le montant des bénéfices affiché l’an dernier et l’étrange baisse de cette année). Elle travaille déjà dans 16 pays d’Afrique et d’Asie et va pour la première fois mettre les pieds en Amérique latine. Son intervention est devenue urgente car contrairement à ce qu’espérait Morales, Petrobras a mis en œuvre un énorme plan de déstabilisation. Si Hugo Chavez se montre généreux en fourniture d’asphalte (1600 tonnes pour être précis), PDVSA, son entreprise pétrolière, a tendance à se faire oublier. Pour ne pas faire de l’ombre à l’ami Lula en instance de réélection ?

Quel plan de déstabilisation ? Les investissements de capitaux internationaux tombent de 600 à 100 millions de dollars or, dans le type de nationalisation choisi, les capitaux privés étaient toujours inclus comme partenaires (avec Repsol l’accord est en bonne voie !). Les petites entreprises sous-traitantes boliviennes qui travaillent donc avec Petrobras, sont invitées, par cette entreprise, à chercher du travail ailleurs. Or Evo, plus acharné que jamais, a démontré, preuve à l’appui, que Petrobras se propose de financer une campagne de presse pendant 75 jours à la gloire des transnationales (75 jours c’est le délai qu’il reste aux entreprises pour conclure les négociations ou partir de Bolivie). Alors, bouquet final, l’entreprise brésilienne dénonce la corruption qui domine dans l’entreprise bolivienne (quand on sait les scandales de corruption qui ont été révélés au Brésil et qui doivent, comme partout, être la partie visible de l’iceberg !).

L’iceberg, les Norvégiens connaissent, mais, quand le Wall Street Journal rend compte des problèmes boliviens, avec une certaine courtoisie, le quotidien prend soin d’oublier les capacités nordiques (peu connues en Europe aussi, il est vrai). Pour mieux laisser entendre que la nationalisation à La Paz c’est fini ? Mais Evo continue sur le fil du rasoir, entre ceux qui veulent garder la privatisation, et ceux qui veulent une nationalisation plus radicale. Sa peau d’Indien en a vu d’autres et les neiges de l’Altiplano risquent de plaire aux Norvégiens…

Jean-Paul Damaggio

Sources : Bolpress, La Razon, Econoticias, El Tiempo, Wall Street Journal.

Le gouffre du dessous


Samedi 19 août 2006
LE GOUFFRE DU DESSOUS
 
Nos associations libres n'expliquent parfois ni les rêves, ni les réalités de l'esprit que l'on voudrait croquer d'un trait rapide.  L'autre jour (cf. mon entrée du 13 août), la première station de mon Chemin sans croix blablatait contre «les écrivains qui marchent sur la tête».  Je pensais ici au vieux barbu griffant son maître Hegel : les idéalistes (au sens philosophique) marchent sur la tête, il faut remettre la pensée en marche...  Je visais l'égoïsme narcissique aussi répandu que la pluie dans les lettres, les scripts, les carnets, les blogues... 
 
Or suivant l'expérience ultime et insondable du XXe siècle, une lecture récente me suggère une toute autre interprétation de la posture. 
 
En effet, dans Paroxysmes - La parole hyperbolique (VLB, 2006),  Michaël La Chance cite d'abord des passages dits célèbres (je ne les connaissais pas) de Paul Celan  qui renverse, contraire à l'aiguille de nos mondes, le plancher des vaches commun.  Celan écrit :  «Il lui était désagréable, parfois, de ne pas pouvoir marcher sur la tête.» et «Qui marche sur la tête a, en vérité, le ciel pour abîme au-dessous de soi.» (p. 16).
 
Michaël ajoute : «Parce que l'enfer est sous la terre, et que le brasier est sous nos pieds : à la surface de la terre affleure la cendre.» (idem).
 
Penser aux toiles rugissantes, effrayantes  de Kiefer (l'avez-vous vu à Montréal l'an dernier?)  peut aider à comprendre de quel «orage d'acier» il s'agit, orage aux manuscrits plombés, aux oiseaux de guerre que nous  recevons sur le dessous de nos pieds, par le haut des yeux...
 
La Chance : «... nous avons un désir et une quête du vivant, quand notre quête même le fait jaillir, le fait apparaître hors de son élément.» (p. 17). Ce qui renvoie à l'abolition, au sentiment de la mort, à la poésie des abysses. 
 
Nous sommes loins des petits secrets mystérieux et croustillants des pèlerins de la compote littéraire!  Loin aussi des autruches mortifiaires.    
 
Anselm Kiefer, Et la terre tremble encore (1982)
 

Après-midi fleur-à-fleur


Vendredi 18 août 2006
APRÈS-MIDI FLEUR-À- FLEUR
 
- Chère, une tasse de thym citronné?
 
- (Voix très claire) Oh! Oui!  Ce n'est pas de refus...
  Je le prends le petit doigt en l'air.
 
 
(Photo jd, jardin, Béthanie, 17/08/06)

À la barre du jour


Vendredi 18 août 2006
À LA BARRE DU JOUR
 
L'autre matin, le soleil rentrait par la fenêtre et la brume sortait par derrière comme une barre. 
 
 
 
(Photos jd, Béthanie, 17/08/06)

jeudi 8 décembre 2011

Poévision


Mercredi 16 août 2006
POÉVISION OU «LA PAIX AU MOYEN-ORIENT»
 
«Je m'ouvre une autre bière
en pensant
Le sink a besoin d'être nettoyé.
 
La vaisselle est sale.
 
Il y a une femme couchée dans
mon lit.
Tandis que je finis ma bière
elle prie pour la paix
au Moyen-Orient.»
 
- Patrice Desbiens in La vérité se passe un doigt  (Steak haché anthologique), Édition Trois-Pistoles, 2000, p. 119.

Bonne Fête Acadie


Mardi 15 août 2006
BONNE FÊTE ACADIE!
 
Ce que j'aime le plus de l'Acadie?  La voix, l'imagination et les épaules de Marie-Jo Thério.  Et les racines qui ont pris loin, là-bas, en la belle Louisiane.   Aussi au Québec : Chiasson, Vigneault, Leblanc...  Le coeur increvable de ce joyeux peuple-là... 
 
 
(Photos jd, Cap Pelé, N.B.)
PAR JACKY BOY | LE 2006-08-15 19:04:37 | PERMALIEN 
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3 Commentaires :

Commentaire écrit le jeudi 14 juin 2007 à 02:43:17 (lien)
L\'Alsacien
Salu cousin d' amérik vive l'acadie libre le québec libre la wallonie et la suisse romande libre et réunifion la grande france de demain tous sou la mêm banièr de la nouvelle révolution le drapeau acadien avk la stella Maris pour nou rappeler ki nou som dé Français et dé Catholique et entant que nationaiste français résidant en France et pouvan exprimer ma fieté d apartenir à ce peuple je vous affirm mon soutien morale mes frères et soeures de la Nouvelle-France et nik lé anglai


Commentaire écrit le mardi 29 août 2006 à 06:49:11 (lien)
Jack
Merci Karo! J'ai revu MJ au Lion d'Or en mai dernier. Elle a beaucoup grandi depuis ses débuts sur scène. Après le show, ça a adonné comme cela, je lui ai offert un verre de vin blanc. Elle a accepté. Comment ne pas être sous le charme pour le reste de mes jours?


Commentaire écrit le dimanche 27 août 2006 à 23:57:25 (lien)
carOlinade - www.carolinade.com
J'aime Marie-Jo et tout le tralala ici exprimé;) joliment exprimé.

Le passé en général


Lundi 14 août 2006
LE PASSÉ EN GÉNÉRAL
 
«Le passé en général, c'est, en premier lieu, la langue.  C'est-à-dire le système phonétique, lexical, grammatical, comme potentialité non consumable, potentialité éternelle en tant qu'elle n'est jamais épuisée ou affaiblie par l'ensemble de ses réalisations.»
 
- Paolo Virno, Le souvenir du présent (1999).

Fiction bottes aux pieds


Lundi 14 août 2006
FICTION BOTTES AUX PIEDS
 
 
(Photo jd, Riv. Noire, 13/08/06)
 
Je marche jusqu'à la rivière
été, hiver, je marche
 
Je marche détrempé, détrôné, détapissé
s'il le faut...
 
Je marche pour me défatiquer, me défeuiller,me déficeler,me dégoudronner, me défouler
 
Je marche pour me débrancher
me délasser, me désentortiller, me décontracter,
 
me désabonner, pour défaire le déconcrissé
 
Je marche pour me défricher
me défiger, me dépaqueter, me démêler, me déchiffrer...
 
Je marche pour me déplisser
 
aller-retour
 
Je marche jusqu'à la rivière
avec le chien sur les cailloux
 
Puis je reviens,
mine de rien, mine de tout.
 
Telle est ma démarche.
 
 
PAR JACKY BOY | LE 2006-08-14 12:27:43 | PERMALIEN 
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2 Commentaires :

Commentaire écrit le mardi 29 août 2006 à 06:54:45 (lien)
Jack
@carolinade, surtout, ramène-nous des photos...


Commentaire écrit le lundi 28 août 2006 à 00:00:31 (lien)
carOlinade - www.carolinade.com
Quelle sympathique promenade ... "se désabonner" de soi par la marche. L'image me plaît. La démarche qui dérouille assurément que celle là. Je prends des notes pour ma prochaine randonnée;)

Le chemin sans croix


Dimanche 13 août 2006
LE CHEMIN SANS CROIX
 
(Photo j.d., chemin qui longe la Riv. Noire, 13-08-06)
 
Je suis allé par les routes de ma campagne natale.  J'y ai vu du bleu et des roches.  Il faut bien naître en quelque part, puis gambader autant qu'on veut.  Ne me parlez pas de ces écrivains qui se coupent les pieds pour faire le tour du monde, se laissent attacher les mains, se frottent à toutes les mouvances, les saints hommes qui marchent sur la tête, les pélerins de notre temps.  Ils vendent beaucoup de livres, il est vrai.  Il doit y avoir matière à penser, à rêver, à révolutionner?  Qu'est-ce qui m'ennuie chez eux?  Moi, je vais seulement au bout du chemin.

Triste cynique


Vendredi 11 août 2006
TRISTE CYNIQUE
 
Il m'arrive parfois de passer par la revue Multitudes
 
Je viens d'y lire quelques pages de Paolo Virno, philosophe marxiste italien né en 1952.  Je suis loin de bien le connaître.  J'ai lu en partie déjà Souvenirs du présent (1999).  Pas facile de circuler à nouveau dans Hegel et Husserl, mais l'esprit de ce livre ne m'a jamais quitté.  L'A. y critique finement l'acharnement - à droite - à siffler la fin de l'histoire.
 
Ici Virno constate que la réalité contemporaine est en sortie de scène du travail (salarié) et que le show désormais est défrayé par une accumulation (capitaliste) basée sur le savoir (incorporé au capital fixe).  D'où le thème serti de bulles cher aux petits caporaux du système : l'économie du savoir.  D'où les péroraisons souvent à côté de la plaque sur la fin du travail. 
 
Du point de vue de l'éthique, Virno avance quelque chose de crucial au sujet de la crise du commandement contemporain et du relativisme qui en découle, de l'utilisation de «l'autre» comme un objet pour arriver à ses fins.  C'est le règne du cynique «privatisé», girafe néo-libérale seule sur son île mais mondialisée.  
 
Conséquences?  Le cynique «bloque par avance toute aspiration à une communication dialogique transparente.  Il renonce d’emblée à la recherche d’un fondement intersubjectif à sa praxis, tout comme il renonce aussi à la revendication d’un critère commun d’évaluation morale.  L’effondrement du principe d’équivalence (c'est moi qui souligne) si intimement lié à l’échange et à la marchandise, se donne à voir, dans le comportement du cynique, comme l’abandon « sans douleur » des instances d’égalité.  Au point même, ajoute Virno, que l’affirmation de soi se fera justement à travers la multiplication et la fluidification des hiérarchies et des inégalités que semblent impliquer l’avènement de la centralité du savoir dans la production. (...) C’est toutefois dans l’absolue négativité même du cynisme contemporain, dans cette adaptation opportuniste à une nouvelle relation entre « Vie » et savoir, qu’il faut saisir une sorte d’apprentissage de masse des nouvelles conditions du conflit.»
 
Resterait à éclaircir ce qu'on entend au juste par «communication dialogique transparente».  Resterait aussi à savoir ce que Virno a pu ajouter à ce texte qui date de 14 ans.  Mais pour l'heure, sur le seul plan de l'éthique, même si l'économie, voire l'économisme, nous rebute et que nous avons tendance à faire porter l'analyse essentiellement sur le politique, on retiendra que l'analyse des rapports écomomiques n'est toujours pas devenue une idée complètement inutile... 
 
  Quelques notes à propos du general intellect
par  Paolo Virno
 
PAR JACKY BOY | LE 2006-08-11 10:33:07 | PERMALIEN 
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9 Commentaires :

Commentaire écrit le vendredi 18 août 2006 à 19:47:37 (lien)
Jack
Je reproduis ci-haut des extraits de courriels ayant entouré le débat. Les commentaires sont hachurés, je m'en excuse, gracieuseté de Monblogue qui limite l'espace sans le dire!


Commentaire écrit le vendredi 18 août 2006 à 19:45:18 (lien)
J.H.A.
(...)comment éprouver et rendre fertile une assertion telle que « Prolonger la journée de travail au-delà du temps nécessaire à l'ouvrier pour fournir un équivalent de son entretien, et allouer ce surtravail au capital : voilà la production de la plus-value absolue», dès lors qu'une partie des travailleurs sont propriétaires des moyens de production et que le capital est représenté par une coopérative d'épargne et un fonds de travailleurs syndiqués . Dans un tel contexte, il me semble que la notion de «vol» heurte certes, mais ne colle pas tout à fait de la même manière.


Commentaire écrit le vendredi 18 août 2006 à 19:38:26 (lien)
René
(...)Ton ami créateur d¹entreprise a raison de situer, sans culpabilité, la responsabilté de celui (ceux) qui au quotidien, au concret, essaient de pallier à ce rouleau compresseur du néo-capitalisme. L¹incantation sur la plus value n¹y aiderait en rien. Lui il fait, et ça sert. Quant d¹autres ³tchatchent², comme on dit encore chez moi.


Commentaire écrit le vendredi 18 août 2006 à 19:36:41 (lien)
René
(suite) 1)que cette accumulation a pour cadre un amont de la production concrète, et donc se situe essentiellement dans les anciens pays capitalistes et dans les NPI. 2)que le travail physiquement productif - j¹y inclus l¹entretien - persiste avec le déplacement bien connu vers les régions d¹exploitation dela main d'oeuvre d¹Asie, d¹Amérique latine, etc., et dans les secteurs des services «bas» des pays industrialisés (ouvriers agricoles, saisonniers, hôtellerie, restauration, livraisons...)


Commentaire écrit le vendredi 18 août 2006 à 19:35:36 (lien)
René
(...)En ce qui concerne l¹idée, assez communément admise que l¹accumulation du capital dépend plus du savoir que du travail, mon ignorance des réalités économiques me fait m'en tenir à deux idées tout aussi admises (cf. suite)


Commentaire écrit le lundi 14 août 2006 à 14:43:28 (lien)
jack
Jean-Paul, tu connais cent fois mieux que moi le chantier italien. J'ai lu dans tes interventions passées des critiques à propos de Negri que je ne connais pas du tout. Idem pour Petras. J'irai voir de ce côté. Dans Grammaire de la multitude, pour une analyse des formes de vie contemporaines, Virno préfère le mot multitude à celui de peuple. Le projet en sous-titre visant à analyser les «formes de vies contemporaines» est tout à fait intéressant, à l'égard de l'éthique appliquée en tous cas. J'irai voir de ce côté-là aussi. Mais pourquoi en effet ce lexique?


Commentaire écrit le lundi 14 août 2006 à 09:18:50 (lien)
Jack
Merci. Le dernier énoncé de mon texte -l'analyse des rapports écomomiques n'est toujours pas devenue une idée complètement inutile - visait davantage l'enterrement du vieux barbu qu'on appelle Marx. Car jamais il y a eu plus monde, analyses, perspectives économiques... L'économisme,tout s'explique, tourne autour de... Mais, tu as bien raison, cela est coupé du politique. L'enjeu est là. Et quand on met un peu de vernis politique pour convier à l'urgence, à droite, on parle de lucidité comme vient de le faire ici un Lucien Bouchard et son manifeste.


Commentaire écrit le dimanche 13 août 2006 à 22:46:07 (lien)
jean-paul
Suite... D'où le concept de multitudes face à celui de classes. James Petras, tout en prenant en compte la richesse des études de Virno, ne néglige pas le rôle du politique dans cette analyse. Pour faire court on peut prendre l'exemple du nationalisme:les transnationales en auraient fini avec le nationalisme, terrain majeur de la construction du politique, or qu'on le veuille ou non les transnationales gardent une base nationale et le nationalisme s'il a changé de nature n'en est pas moins une réalité économico-politique dont la mutation ne signifie en aucun cas la disparition. amitiés


Commentaire écrit le dimanche 13 août 2006 à 22:45:09 (lien)
jean-paul
juste pour répondre que la question économique reste à mes yeux cruciale à partir du moment où le politique démissionne globalement face à l'économique. Ce que les dominants reprochent à Chavez ce n'est pas de faire une révolution mais de réintroduire le politique face au pouvoir économique. Virno et Negri travaillent sur l'économique avec des approches assez similiaires, stimulantes quand il s'agit de prendre en compte les nouveautés économiques, mais dangereuses quand le politique reste à la remorque. (...)

L'étoile de la journée


Mercredi 9 août 2006
L'ÉTOILE DE LA JOURNÉE
 
Lu ce matin parmi les lettres des lecteurs publiées au Devoir cette quasi prière de PaulChamberland qui comporte une citation de Mahmoud Darwich:
 
La parole d'un poète
Alors que de soi-disant défenseurs de la démocratie se lavent les mains du meurtre, qu'ils autorisent, de victimes innocentes, dont le tort est de n'être pas des «nôtres», quiconque se refuse à la tromperie pourrait méditer ces vers du poète palestinien Mahmoud Darwich, extraits de État de siège
«Je t'apprendrai l'attente / Sur un siège de pierre / Nous pourrons échanger nos noms, tu pourrais trouver / Une ressemblance subite entre nous: / Tu as une mère, / J'en ai une, / Et nous avons la même pluie, / La même lune Et une courte absence de la maison.»
Paul Chamberland : Morin Heights, le 7 août 2006
***
PAR JACKY BOY | LE 2006-08-09 23:29:34 | PERMALIEN 
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1 Commentaire :

Commentaire écrit le jeudi 10 août 2006 à 10:28:17 (lien)
Onassis
Très beau...Mahmoud Darwich est un artiste très accompli à la verve touchante...

Libre salmigondis a un an!


Mercredi 9 août 2006
LIBRE SALMIGONDIS A UN AN!
 
Libre Salmigondis, mon blogue, a un an aujourd'hui! 
 
C'est Marc-André qui me tirait par la manche à l'époque, me suggérant que la manie d'envoyer des courriels collectifs à tout bout de champ en vidant mon carnet d'adresse pouvait être mieux canalisée dans un blogue et sans doute être plus cool pour mes destinataires, libres désormais de lire ou pas mes textes.
 
Le «média» blogue arrive sur nos écrans radar au début des années 1990.  Mais le phénomène a explosé depuis deux ans seulement partout en Occident et gagne maintenant la Chine (http://www.branchez-vous.com/actu/06-08/10-273102.html) .  Quelques réflexions critiques commencent à émerger.  Il y a beaucoup de nombrilisme et d'état d'âme sur la bloggosphère.  Par ailleurs, les bloggueurs-artisans de la première heure craignent de voir s'installer une certaine professionnalisation (voir par exemple le New York Timeshttp://screens.blogs.nytimes.com/), ce qui risque de tuer dans l'œuf l'esprit de création, la joyeuse anarchie, le propos libre et populaire qui se construit en marge des officines du quatrième pouvoir.   
 
L'économisme, sa mouvance, sa «gouvernance» et son étal journalier sur nos ondes, c'est connu, sont une espèce de caméléon-sangsue «à la mode de chez nous», dans tous les pays du monde, capable d'avaler la poésie la plus crue pour nourrir, pour gaver plutôt l'inconscient collectif qui trouve, croit-on, chaussure à son pied par les trous si rigolos de la publicité enchantée.  C'est un peu long, mais c'est comme cela que je le pense.  Nous sommes dans cette forêt sans arbres et il faut se lever de bonne heure pour comprendre tout cela.  Comprendre la nudité de notre richesse.
 
Dans une large mesure, la contestation des cinquante dernières années est devenue de la poussière de rebelle pour maquiller - au sens de «licher» - les passions, les émotions, les affects, tout ça.  Surréalisme, frocs, rock, beat, hippies, mai 68, indépendantisme, rap, reggae, gays...  Et vous verrez bientôt sur les écrans près de chez vous ce qu'on fera de la révolte des jeunes dans la cité! 
 
On récupère la nuit, l'aube, l'eau, l'opium et le peuple, les religions du peuple comme le montre, après Gramsci, le philosophe slovène Slavoy Zizek.
 
Mais qu'est-ce que la mode, sinon cette contrainte que personne ne nous impose?  
 
Les journaux, la radio, la télévision, le Web...  Je laisse à Chomsky qui me décourage et me réveille le soin de décortiquer la main-mise au fond pas très subtile de la «maudite machine», pour dire comme Octobre.  Je laisse à l'excellent Michaël La Chance le soin de portraiturer les sirènes tintanabulantes de la cyberculture et dont le chant blesse l'authenticité de nos vies (Les penseurs de fer, Trait d'Union, 2001).
 
Pour moi qui ne suis pas très à la mode, tenir un cyber-carnet était une découverte et une aventure tant au niveau de l'édition que de l'échange avec de nouvelles personnes. 
 
Une petite communauté de bloggueurs s'est établie à partir de notre serveur commun.  Peu de gens, mais d'une grande qualité comme Onassis que je ne connais pas autrement que par sa plume régulière et que j'estime beaucoup. 
 
De blogues en blogues, j'ai découvert quelques autres jeunes écrivains qui ne sont pas diffusés ou dont les écrits ne m'auraient pas touché facilement.  C'est le cas de Maxime Catellier (http://probantime.blogspot.com) et de Perras (j'ignore son prénom) dit Perrasite.  Son adresse se trouve dans mes liens. 
 
Je trouve très beau aussi le blogue du journaliste Bertrand Hall.  Il écrit peu, son silence donne à penser. 
 
Dans mon blogue, je me hasarde à explorer une conviction que je tiens pour profonde mais qui est sans doute peu utile pour transformer sinon le monde, au moins un peu soi-même, à savoir que la littérature reste l'une des seules voix libre de notre époque.  C'est une grande lumière pour moi, une source d'espoir, une réserve de sensibilité et de sens, un souffle pour passer à travers la nuit.  Mais comment partager ce rien vibrant puisque ce n'est pas ma fonction dans la vie de parler de littérature?   Puisque j'ai si peu de temps pour lire et écrire?  Puisque je ne sais rien.
 
Je n'ai aucun plan éditorial sur Salmigondis et j'ai épousé bien des causes qui n'ont à première vue rien à voir avec la poésie, beaucoup avec l'indignation.  La mise à mort de la chaîne culturelle par les incultes de Radio-Canada, le congédiement de François Parenteau par les imbéciles de Radio-Canada, la condamnation de l'écrivain français Jean-Michel Maulpoix à payer une amende pour avoir diffusé sur son site le témoignage du poète Brice Petit relatif à des violences policières, le coup d'Orford... 
 
À présent et par-dessus tout, comment ne pas être révolté par la position du Canada en regard du conflit au Liban?   
 
J'ai publié quelques textes de Jean-Paul Dammagio, un spécialiste, surtout un amoureux de l'Amérique latine.  À partir de ces textes, j'ai accueilli avec grand plaisir des commentaires fraternels de l'historien français René Merle. 
 
Il m'est arrivé de parler un peu de philo.  Un texte autour de Cassirer a permis un échange stimulant avec les philosophes Georges A. Legault et Josiane Ayoub.  Curieusement, c'est ce texte très liminaire et un peu technique qui a été le plus consulté via les moteurs de recherche comme Google. 
 
Il m'est arrivé de parler un peu d'éthique.  Enfin, je l'espère. C'est alors que m'a écrit régulièrement Jean-Luc Fillion, un collègue étudiant à la Chaire d'éthique appliquée de l'Université de Sherbrooke.  J'aime beaucoup nos échanges hors cours et en marge des travaux officiels. 
 
Sans forcer la note pour que mes amis ne me disent pas que je suis gentil «mais lourd», j'ai proposé aussi quelques textes de création.  À ma grande joie, ces poèmes ont entraîné d'autres poèmes, en particulier ceux de Michel Vincent qui suggèrent toujours des images vives, très proches de l'enfance.
 
Dans le même esprit, c'est avec beaucoup de bonheur que j'ai reçu des textes de Jean Custeau.  Comment vous faire entendre ses disques qui ne passent jamais à la radio sinon en publiant quelques chansons? 
 
Mon ami brésilien Claudio qui a un fils québécois m'a fait suivre à ma demande une traduction en portugais d'un poème d'Aragon.  C'est un morceau de choix qui fait partie de Libre Salmigondis.
 
Une nuit de l'hiver dernier, je travaillais encore vers trois heures du matin pour en finir avec un travail universitaire.  En fait, je venais de le «shiper» au prof par courriel et j'étais comme un peu saoul.  Je décide de faire le tour de mon blogue avant de tout éteindre.  J'aperçois alors un commentaire récent qui m'a donné un grand coup.  Il se lisait comme suit : «Enfin, je vous trouve. Votre entrée du 19 septembre 2005 me le prouve.  Écrivez-moi (par courriel) s'il-vous-plaît, je voudrais vous rencontrer.»

C'était signé Kattleen Gurrie que j'ai prise pour la sœur de mon ami poète, décédé, Michael T. Gurrie.  Il s'agissait en fait de sa nièce, étudiante en littérature...  Nous nous sommes rencontrés.  Ce fut très impressionnant pour moi. 
 
Déjà les voix que j'ai citées plus haut et que je ne saurais nommer toutes ont été de grands soleils qui m'ont tiré en avant.  Mais je me permettrai de dire sur le plan personnel  que cette seule rencontre avec Kattleen donne à mon blogue le mérite d'avoir existé.
 
Je me demande toutefois si je vais poursuivre ce carnet.  En moyenne, une trentaine de visiteurs viennent chaque jour.  Trois fois il y a eu plus de 100 personnes.  Les «cotes», cela importe peu.  Mais reste que sur le plan du dialogue, sauf quelques heureuses exceptions, je ne suis pas certain de contribuer adroitement. 
 
Ce sont des problèmes techniques surtout qui m'embarrassent.  Mon serveur s'est fait durement attaquer par des spams ce printemps.  La fonction commentaire a été gelée pendant plusieurs mois sans explication.  On a coupé, scrapé des commentaires déjà publiés!!!  L'organisation des archives est préhistorique.  En plus, j'ai un abonnement payant alors que partout les blogues sont devenus gratuits.  La plupart des bons sites qui étaient chez MonBlogue (Branchez-vous!), pour ne pas le nommer, ont déménagé au cours des derniers mois. 
 
C'est dans ce contexte que j'ai ouvert pour expérimenter chez Blogger un autre carnet qui s'appelle Train de nuit (jazz, poésie).  On trouvera l'adresse parmi les liens amis.
 
À suivre, donc.
 
Merci!
 
Merci de vos mots qui donnent de la vie à ce carnet.
 
Et au plaisir.
 
Jack.
 
PAR JACKY BOY | LE 2006-08-09 02:21:00 | PERMALIEN 
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8 Commentaires :

Commentaire écrit le vendredi 18 août 2006 à 11:14:11 (lien)
René
(...)je tiens à te dire que ce blog aide à vivre, parce que sans narcissisme il ne s¹en tient pas (ne se réduit pas ?) à des considérations générales, tout à fait indispensables, sur le monde comme il va (mal). Il ouvre plein de pistes sur ta réception du monde, ses paysages, ses vivants, tels qu¹on peut les flairer, les frôler, les pénétrer, s¹y perdre ou s¹y méprendre. Bref, plus qu¹un existant standard comme il y en a tant, c¹est un vivant que je rencontre(...) qui ne se croit pas obligé de nous faire entrer dans sa salle de bains mais qui nous parle de ce qui le touche et qui le tient.


Commentaire écrit le mercredi 9 août 2006 à 21:08:34 (lien)
Jack
Pierre! Je suis content que tu écrives aujourd'hui. Notre rencontre par-delà les bayous sur ce blogue, do you know what it means, cela fait partie des meilleurs moments de l'année écoulée. Si j'ai omis d'en parler c'est parce que j'avais déjà pris beaucoup d'espace. Ton mot est le bienvenu et je le copie-colle dans le blogue. Bruneau est sans doute un bon bougre et toi de même. Dans ce temps-là, la mémoire n'a pas d'horloge. Donne des nouvelles quand tu veux.


Commentaire écrit le mercredi 9 août 2006 à 20:57:46 (lien)
Pierre
Bonsoir Jacques - je découvre et j'ai survolé tes mots, car il est tard (2h12) Nous rentrons -hasard, le croiras-tu ???!!!) d'une soirée cinéma à Périgueux sur la ...Louisiane. Il y avait le réalisateur J.P. Bruneau, que j'avais rencontré il y bien longtemps à Mamou. Avant que je lui dise mon nom, il m'avait identifié "Vous êtes pierre thibaud, je mes souviens quand on a fait le film avec vous!" Des fois, les horloges ont trente ans de retard ! Alors, on a beaucoup parlé...Gladu aurait du être là. Il s'est décommandé au dernier moment. Donc, vive tes cent blogs et à très bientôt - Amicalement, bayoutement, Pierre Thibaud


Commentaire écrit le mercredi 9 août 2006 à 19:50:53 (lien)
Jack
Perrasite me dit la même chose. J'ai élagué un peu. Demain je vais revenir au format de cinq textes. Thoreau, faisant du jazz soliloque? Intéressant.


Commentaire écrit le mercredi 9 août 2006 à 19:21:03 (lien)
swan_pr - aspinelesslaugh.com
oh, et si je peux me permettre... je crois que votre blogue serait 100 fois plus rapide sans les photos, qui sont très lourdes, et qui ralentissent le chargement de la page.


Commentaire écrit le mercredi 9 août 2006 à 18:00:46 (lien)
swan_pr - aspinelesslaugh.com
et Thoreau qui attribuait une personalité et une identité distincte à ses réflexions, entretenant des dialogues avec elles? c'est une partie de l'auditoire invisible, inévitablement! mais je parle trop vite. je dois lire...


Commentaire écrit le mercredi 9 août 2006 à 16:27:31 (lien)
Jack
De nouveaux yeux, tu fais ma journée! Éluard qui s'y connaissait en courbes disait quelque chose comme : nous sommes toujours au milieu de millier de yeux. Cette attention à l'autre «invisible» pourrait participer au dialogue, c'est-à-dire pour moi créer du neuf, quelque chose qui agrandit sa propre parole. Mais tu as raison, l'adrénaline, l'enjeu, le déplacement, c'est l'expression. Peut être surtout l'expression publique au lieu des stats, baromètre rempli de drogue.


Commentaire écrit le mercredi 9 août 2006 à 14:23:42 (lien)
swan_pr - aspinelesslaugh.com
tout un parcours... et moi qui arrive pour la première fois. un long voyage en arrière s'impose pour moi je crois. pour le dialogue... est-ce possible en carnet? est-ce le dialogue ou l'expression que l'on recherche. il est facile de s'éloigner de son premier besoin, pour répondre à un qui s'est créé par la force des statistiques... au plaisir :)

Manifestation pour la paix à Montréal


Lundi 7 août 2006
MANIFESTATION POUR LA PAIX À MONTRÉAL
 
Dimanche, 6 août, une journée délicieuse à écouler parmi les papillons, tranquille, près du jardin, sous les érables, dans la campagne un peu engourdie, en sirotant quelques St-Ambroise.  Mais je rentre tôt.  J'ai un rendez-vous.  Voici que mon voisin me visite alors que j'achève d'arroser les tomates.  Ce n'était pas prévu.  Je prends du retard pour le retour des Cantons-de-l'Est.  Pas grave.  Je serai présent à la marche de protestation tout à fait significative qui s'est tenue aujourd'hui dans les rues de Montréal! 
 
Boulevard René-Lévesque, les couleurs du peuple de cette ville étaient, comme d'habitude, belles à voir.  Avec une touche particulière venue du pays du Cèdre, le Liban en guerre.  La douleur palpable.  La colère aussi.  Des mots durs.  Des images insupportables sur les pancartes de plusieurs manifestants.   Mais la solidarité était au rendez-vous de toutes les différences.  Pour la paix.  Alors il y avait beaucoup de sourires.  Et donc de l'espoir.  Pour la paix. Monsieur Harper!
 
Quelques photos :
 
Les manifestants arrivent au centre-ville.
 
 
 
 
 
 
 
(Photos j.d., 6/08/06)
 
 
PAR JACKY BOY | LE 2006-08-07 00:05:11 | PERMALIEN 
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3 Commentaires :

Commentaire écrit le lundi 7 août 2006 à 23:04:56 (lien)
Jack
J'ai acheté La Presse mais ne l'ai pas lue. Les propos du Consul d'Israël entendus dimanche soir au Téléjournal m'ont laissé une impression semblable. Il a monté en épingle le fait que douze ados sur 15 000 manifestants portaient sur leur t-shirt la mitrailette du Hezbollah. Ces marginaux n'ont entraîné aucune sympathie et se sont fait vertement encadrés par les services d'ordre quand ils ont tenté de chahuter les orateurs. J'ignore si les médias ont «spoté» ces jeunes, mais ce fut une goutte d'eau. Mais voilà : la guerre se joue aussi à coup d'arguments tronqués.


Commentaire écrit le lundi 7 août 2006 à 22:45:36 (lien)
Jack
Ts


Commentaire écrit le lundi 7 août 2006 à 13:27:04 (lien)
Onassis
Je ne sais pas si tu as lu La Presse du samedi. Québec-Israel a acheté une page. Expliquant leur point de vue...de la propagande...toujours de la propagande...Ça ne s'arrêtera jamais !

Sous les feuilles d'un chène


Samedi 5 août 2006
SOUS LES FEUILLES D'UN CHÊNE...
 
L'expérience du BBQ sur le balcon d'en avant, au second, sous les faux-féviers, m'avait convaincu d'une chose : le plein-air fait toute la différence!  Car l'enfermement tue.  D'ailleurs, Riopelle, Jean-Paul, qui était fort des poumons, l'a déjà dit : le Québec est aussi renfermé que l'Albanie! 
 
Or, le nul épais, le sans dessein impatient, colérique, le désemparé de la casserole, le déprimé stressé de la cuisine que je suis devait ainsi se transfigurer, sortir les deux pieds du plat, prendre le contrôle de l'agenda et se révéler un as de la côtelette juteuse, saisie à point, parfaitement cancérigène, rien n'est parfait chers puristes.
 
Je dois vous confier qu'il y a chez nous une forte tradition de la pédagogie avancée, moderne, réformiste qui ne fut pas trop endeuillée par la disparition du Frère Un Tel, au sens où ce dernier, je ne le dis pas méchamment, a bien vécu et usé sa soutane jusqu'au pignon rouge orthodoxe de la bonne grosse vieille Presse.  On lui devrait le tronc commun des cours de philo au CÉGEP?  Eh! bien, ce grand frère aura changé ma vie.  Merci aussi à Mgr Parent et à Gérin-Lajoie qui ont bien fait leur commission! 
 
Bref!  Je reviens à mes oignons et à la pédagogie appliquée...  Un transfert de connaissance était donc envisageable : si, en effet, le plein de pouces de la mitaine calcinée du four s'était converti à l'art culinaire bronzé, braisé ou en cocotte par le simple fait qu'un ciel grand ouvert pouvait transporter à l'infini la fumée des offrandes alimentaires du petit jour, à tout le moins jusque chez le voisin d'à côté, un Africain très timide qui ne sort jamais, pourquoi, madame Blancheville, n'en serait-il pas de même pour la lessive?  Hein?  Et je ne parle pas ici du lavage des cerveaux : les journaux de la maudite machine accomplissent déjà très bien cette tâche quotidienne sans qu'il soit opportun de s'en mêler.
  
Non.  Je parle de ce domaine qui est très à gogo dans notre foyer, surtout chez ma grande fille, beaucoup trop occupée comme tous les jeunes de son âge.  Sa chambre est très typique.  Je ne vous la décrirai pas.  C'est bouleversant.  Que voulez-vous?  Le Frère Un Tel ne s'est pas fendu le derrière pour conserver au programme les cours d'économie familiale...   La pensée c'est beau, mais l'action dans le small, dans le beautiful, bout de ciarge!  Tous cas, il y a belle lurette que les lundis ne servent plus à rien au Québec!
 
Voilà : le diable à sa patte,  j'ai résolu de prendre les taureaux blancs par les raies glissantes de la réalité!   Allons, ouste!  Dewors les mastodontes, les tordeurs, les reliques chromées de l'american way of live!  Allez rejoindre la voix infinie des tondeuses des alentours, la chorale des filtreurs à piscine, les coups d'archet des scies et des ça, les jappeux fatiguants de la ruelle, les litanies de la madame italienne, les chicanes du vieux garçon d'en face avec ses plantes, la radio plate en anglais  trop forte de l'autre petite voisine à qui je pardonne tout à cause de ses bikinis...  
 
Cet été, oui mes amis, nous lavons notre linge sale en famille, toutes voiles dehors, dans la cour, près de la piscine qui peut servir, c'est pratique, pour les lavages délicats!   
 
 
C'est champêtre.  C'est plaisant, comme dirait le Frère du lac St-Jean.  Ça fait du bien de revenir aux sources.  C'est révolutionaire mais c'est tranquille.  Au coeur de la ville.  Et ma fille plonge dans l'aventure.  C'est extraordinaire!   
 
 
Voyez : j'ai soigneusement planté le décor sous un chêne. 
 
 
Sous les feuilles d'un chêne, on se sèche et on se cherche...  C'est de la philo engagée, ça, mon frère.
 
Perdrerais-je ma peine?  Perdrerais-je mon temps?  

Un député conservateur perroquette...


Vendredi 4 août 2006
PENDANT CE TEMPS, UN DÉPUTÉ CONSERVATEUR PERROQUETTE
 
Vacances obligent.  Je n'ai rien vu, rien su, presque rien lu sinon des récits bucoliques de gens heureux et sans histoire comme celle de ce paisible cultivateur de 55 ans qui a décidé de dételer, de dire adieu à son troupeau de Ayrshire.  Retraite oblige.  J'imagine la force de cet homme sur sa terre rouge de l'Île du Prince Edouard.  La force tranquille, la persévérance, la joie, la misère de ruser, de composer avec la nature.  J'imagine la sainte paix sous des ciels bleus à vous avaler le souffle.
 
Tous les paysans se ressemblent.
 
(Photo C. Latendresse, Victoria, I.P.E., 1/08/06)
 
Ce papier gentillet faisait la première page de The Gardian de Charlottetown lundi dernier!  Tout de même, une caricature rappelait qu'il n'y a pas de vacances pour la guerre sale à l'acide dite moderne, celle qui tue des familles, des enfants et que le premier ministre de ce pays considère quant à lui «mesurée». 
 
Stephen Harper, cela se voit, n'a jamais lu Aristote, le philosophe du juste milieu...
 
Où en était le décompte?  Je l'ignorais.  Mais la caricature de ce journal de province si tranquille, si décrochée, montrait côte-à-côte deux pierres tombales pour signifier les centaines de civils morts indistinctement des deux côtés de la barricade.  Barricade qui, la veille, n'existait pas!
 
Tous les morts se ressemblent.  Une pure égalité des chances, peu importe le ciel.  Voilà la mesure du monde, M. Harper.  Car il faut bien mourir un jour!
 
Où bien n'était-ce pas plutôt cette autre caricature dans le Daily Gleaner montrant le ministre Peter MacKay avec l'abeille aux faux coudes à coudes du Pentagone, Miss Condoleezza Rice.  MacKay demande : Quelle est donc la position canadienne en regard du conflit au Proche-Orient?  Et Condoleeza de sortir prestement un mémo de son attaché-case :  Voici la position canadienne!
 
Je n'ai rien lu, mais je savais au retour à Montréal qu'en ramassant mes Devoir empilés depuis huit jours, une seule manchette, un seul drame ferait des taches sur nos consciences.  Même en vacances!
 
Mais il ne semble pas que la magnanime conscience du gouvernement fédéral, si grasse, si politiquement affinée,  soit quelque peu remuée après trois semaines de meurtres.  Lester B. Pearson a reçu jadis le prix Nobel de la paix, bout de calvaire!  Que va-t-on remettre à Stephen Harper pour sa brillante mayonnaise à l'américaine?  Quelle médaille faire pendre à son cou suite à ce grand pivotement diplomatique qui, d'un seul coup, déculotte le Canada à la face du monde?
 
Au boulot, à l'heure de la pause, je fréquente depuis des lunes un petit café libanais.  On cause, on blague.  Juste avant de partir pour les vacances, on ne blaguait pas du tout.  J'avais honte.  Je regardais par terre.  Mon serveur libanais était bouleversé.  Et moi j'avais honte de la position du gouvernement con-servateur.  Et j'ai dit, mais à quoi bon : «Tu sais, ce ne sont pas tous les Canadiens qui pensent comme ça.»  
 
Le valeureux député de Beauce, M. Bernier fils, commentait hier soir de Cornwall le sondage du jour indiquant que les Canadiens désapprouvent la position du gouvernement (61 % contre au Québec)!  Qu'à cela ne tienne : Bernier fait du porte-à-porte dans son comté et ses électeurs l'aiment, roucoule-t-il.  Bien.  La position du Canada?  «Mais c'est celle du G7», ajoute la colombe aux jarrets noirs.  Pas sûr.  Faudrait voir.  D'abord, il s'agit du G8, non?  Dans le G8, il y a la France.  Est-ce que la France défend la même position gnochonne adoptée par le Canada?
 
Les leaders du monde riche en récréation, Russie, juillet 2006
 
Bernier est un perroquet de Harper.  Harper est un perroquet de Bush.  Bush est le commis-cracheur de la Haute.  L'humble caricature du journal du fin fond des provinces de l'Atlantique visait juste.  D'avoir ainsi tout de go pris parti politiquement en faveur d'Israël pour plaire à Washington est une bêtise politique anti-canadienne, mais surtout anti-humaniste. 
 
Cela ne veut pas dire qu'il faille bénir les têtes brûlées du parti de Dieu, l'autre clan.  Au contraire.  Mais jamais Bernier et consorts, ces apprentis politiciens qui jettent de l'huile sur le feu au lieu d'appeler tout de suite à un CESSEZ-LE-FEU, jamais ils ne réussiront à me faire avaler la politique du tough qui revient à valider, à justifier la violence sous prétexte d'une légitime défense! 
 
La violence est injustifiable sur le plan moral, disait Camus. 
 
Or voilà que nous arrive un rapport indépendant de la Human Rights Watch qui montre noir sur blanc qu'aucune convention internationale ne résiste (notamment la Convention de Genève, article 3) à la riposte des carnassiers, riposte si mesurée, selon notre bon M. Harper. 
 
En clair, après Louise Arbour, haut-commissaire à l'ONU pour les droits de l'Homme,  Human Rights Watch parle de crimes de guerre, entre autres dans le village de Srifa :
«(Beyrouth, 3 août 2006) – Les forces israéliennes ont omis systématiquement de faire la distinction entre les combattants et les civils dans leur campagne militaire contre le Hezbollah au Liban, déclare Human Rights Watch dans un rapport publié ce jour. Le type des attaques observées dans plus de 20 cas ayant fait l’objet d’études par des chercheurs de Human Rights Watch au Liban indique que les ratés de l’armée israélienne ne peuvent pas être considérés comme de simples accidents ni être mis sur le compte des mauvaises pratiques du Hezbollah. Dans certains cas, ces attaques constituent de véritables crimes de guerre.»
 
 
Que le gouvernement minoritaire de Harper perde des plumes dans l'opinion publique à cause de sa position indignante montre bien que c'est là une raison suffisante et nécessaire pour le défaire à la première occasion venue. 
 
En les circonstances, il est particulièrement dégueulasse qu'un ministre vienne nous dire que le temps fera oublier au cochon de voteur les petits pépins, nuages noirs du moment au-dessus du parti bleu.
 
S'il n'est pas pris dans une épluchette de blés d'inde dans son cher et beau comté, j'inviterais le valeureux député de Beauce à venir serrer les mains et sonder les coeurs à la manifestation du mouvement pacifiste québécois qui se remet en branle dimanche prochain, au Parc Lafontaine, à 13 heures.
 
Faut y être!  Dignité oblige.  Pour dire à ce gouvernement qu'il est bien mal parti et qu'une forte majorité de citoyens souhaite une solution pacifique à ce conflit.  L'insensibilité politique des matamores de la droite canadienne ne passera pas la rampe! 
 
(Photo Houssein, manifestation à Montréal le 23/07/06)
 
PAR JACKY BOY | LE 2006-08-04 00:05:20 | PERMALIEN 
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2 Commentaires :

Commentaire écrit le samedi 5 août 2006 à 01:43:40 (lien)
Onassis
Je n'y serai pas. Parce que je travaille. Mais, mon coeur y sera. Et mon vote saura de quel coté pencher aux prochaines élections. Que j'espère très proches. Un billet viendra dans mon blogue, parlant de ce que Lhasa et compagnies ont fait (de merveilleux) pour lever des fonds pour le Liban jeudi...c'était..magique !


Commentaire écrit le vendredi 4 août 2006 à 09:04:43 (lien)
Jerome
Bien dit