jeudi 8 décembre 2011

Fante : juillet et la promesse du doux été


Vendredi 21 juillet 2006
JUILLET ET LA PROMESSE DU DOUX ÉTÉ
 
Je suis à lire John Fante par petits mottons dans le métro.  C'est mon feuilleton-gueuleton.  Je n'ai pas le temps sinon.  À présent un peu plus car je tombe en vacances ce soir!  Après Bandini(1938), son premier roman, j'ai enchaîné avec Mon chien Stupide (1985), un de ses derniers écrits publié deux ans après sa mort.  Traduit par Brice Matthieussent, cela vaut la peine de le mentionner, et publié en français chez Christian Bourgeois en 1987.  Un régal.
 
Dans l'extrait qui suit l'auteur raconte la fin tragique de son chien Rocco, Rocco n'étant pas le chien Stupide de l'histoire.  On goûte ici la manière Fante : écriture précise, images claires, claironnantes même, un ton direct avec juste ce qu'il faut de salé et sucré pour nous surprendre.  Je ne sais pas quels furent leurs rapports, mais il me semble que le grand Hemingway aurait pu être jaloux de cette prose vivante qui semble couler de source depuis le Colorado catholique natal jusqu'au fatras de la vie de couple italo-américaine. 
 
    
 
«Je me rappelle le jour où Rocco a été assassiné.  Cette journée demeure aussi inoubliable que la tragédie elle-même, une journée pour les baleines et les marsouins, pour les voiliers et les canots automobiles, avec un azur si éblouissant que Michel-Ange aurait aimé le peindre, où l'on scrutait la lisière des nuages floconneux à la recherche des chérubins jouant de trompettes dorées.  Juillet et la promesse du doux été, la marée basse et mélodieuse, des filles minces et bronzées en bikini, leurs culs comme des miches de pain chaud, les mouettes qui planaient, les bécasseaux au vol rapide, les patients surfeurs perchés, les parasols à rayures colorées, et un bull-terrier blanc au tempérament de feu qui chassait les mouettes en aboyant joyeusement.» (p.138-139).
 
 
PAR JACKY BOY | LE 2006-07-21 23:58:02 | PERMALIEN 
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4 Commentaires :

Commentaire écrit le mardi 25 juillet 2006 à 08:57:35 (lien)
Onassis
(...) Je n'ai pas vu le film. Colin Farrel et Salma Hayek, ça sent trop l'eau de rose. Mais je le louerai. Par curiosité. Rêves de Bunker Hill, j'avais adoré ça. Si tu le trouves, tu pourrais lire "les anges n'ont rien dans la poche" de Dan Fante (Son fils). Il raconte sa souffrance "Spéciale", alors que John est mourant. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est bon. Et encore une fois, par curiosité... Bon camping. À bientôt.


Commentaire écrit le mardi 25 juillet 2006 à 08:55:00 (lien)
test
bôpj


Commentaire écrit le lundi 24 juillet 2006 à 18:25:10 (lien)
Jack
C'est bien toi Onassis, qui m'a mis sur la route de Fante. Et c'est un grand plaisir de lecture. J'ai commencé Les compagnons de la grappes. Je pars quelques jours en camping dans l'Est et Fante va suive. L'éditon que j'ai inclut aussi Rêves de Bunker Hill. On verra. J'ai beaucoup aimé Bandini. Tout le côté rebelle d'Arturo adolescent qui se déploie dans dans le vase de sainte huile de la morale catholique, c'est tout à fait les cordages du Québec dans lequel j'ai été élevé. Puis il y a un peu l'hiver au Colorado. Là aussi, on sympathise! As-tu vu le film qu'on a tiré de Ask the dusk? A+


Commentaire écrit le lundi 24 juillet 2006 à 12:00:36 (lien)
Onassis
Cher Jacques, J'ai lu presque tous les livres de John Fante. J'ai même lu les trois romans de son fils Dan Fante. Pour moi, ce fut un grand écrivain. Dommage qu'un Bukowski (qui fut inspiré par le "ask the dust" de John Fante) soit plus connu et célèbre que Fante. Mes préférés restent "demande à la poussière" et "Pleins de vie". Bonne lecture.

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