Mercredi 7 juin 2006
ORFORD : ÉNIÈME LETTRE AU BUREAU DE JEAN CHAREST
Selon le député libéral de La Prairie, M. Yves
Leduc, le gouvernement nous prépare un beau cadeau d'ici l'ajournement
des travaux de l'Assemblée Nationale le 23 juin, juste à temps pour la St-Jean, soit l'adoption du projet de loi 23 sur la privatisation du Parc du Mont-Orford.
Nice shot, mon Claude! J't'oublierai pas!
J'ai répondu aujourd'hui à un courriel qui m'a été envoyé plus tôt
par le bureau du premier ministre suite à des courriels de protestation
acheminés de concert avec la coalition SOS-Orford. Je le reproduis ici.
Même si la manif à Québec samedi, le 3 juin, fut un échec
(prévisible), l'opposition à ce projet demeure élevée. De nouvelles
voix se joignent aux opposants comme celle de madame Phyllis Lambert.
À quand un engagement ferme d'André Boisclair (il atterrira dans
mon comté de Pointe-aux-Trembles à l'automne) pour rendre nul et non
avenue ce projet s'il est adopté?
***
Madame Marie-France Dubuisson
Attachée politique
Attachée politique
Bureau du premier ministre Jean Charest
Madame,
Je vous remercie des documents que vous m'avez fait suivre.
Un mot sur l'énoncé pivot qui semble soutenir le projet de loi à la base de la privatisation d'une partie du parc Orford :
«Afin de rendre le parc du Mont-Orford conforme à la Loi sur les parcs,
le gouvernement a décidé de modifier les limites du parc. Il exclura
les terrains du centre de ski et le terrain de golf, représentant 599
hectares, présentement sous bail, afin de les vendre par appel d’offres
public.»
Ceci procède d'un sophisme de la plus pure espèce. Il se trouve
même des députés et militants libéraux pour le dire et pour s'opposer
farouchement à ce que ce bien public soit privatisé.
Hier encore, madame Phyllis Lambert enjoignait publiquement le
premier ministre Charest à tenir compte de tous les arguments en jeu
dans ce dossier.
ll reste, en effet, que 80% de la population québécoise est contre
ce projet. Croyez-vous que c'est parce que les opposants n'ont pas lu
votre documentation? Qu'ils se font berner par les «écologistes
alarmistes» comme le claironne démagogiquement le président de la
Chambre de Commerce de Magog?
Ne faudrait-il pas faire comme les éthiciens et poser d'entrée de jeu la question initiale : de quoi parle-t'on?
Or, sous prétexte de corriger une soi-disant anomalie,
le gouvernement glisse dans son argumentaire et il est en train de
marquer au fer rouge toute une région - j'y suis né et j'y ai toujours
une propriété - qui n'a surtout pas besoin de la courte vue, de
l'improvisation politique, de l'arrogance sans nom et de la fermeture au
dialogue dont a fait preuve en particulier le ministre Béchard et ce,
dès le lendemain de sa nomination comme remplaçant du récalcitrant
Thomas Mulclair.
Je ne peux que vous redire ce que des milliers de citoyens ont
exprimé : le projet de vente de terrain est ficelé pour des intérêts
particuliers. Il doit être retiré sans condition dans l'intérêt du
public.
Mais où est donc l'urgence dans ce dossier? Sinon l'urgence des
promoteurs et les retombées politiques partisanes des forts amis
libéraux de la belle ville de Magog? Le député de Brome-Missisquoi le
répète lui-même : où est l'urgence?
Je suis un citoyen indigné par la manière dont les affaires de
l'État sont conduites dans ce dossier. La commission parlementaire
présidée par le ministre Béchard a démontré la certitude que personne
n'appuyait son projet. Pourtant, où est le dialogue? C'est d'une
tristesse infinie.
Vous remerciant de votre attention.
***
Ce qui ne sera plus tout à fait nôtre :
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