dimanche 20 novembre 2011

Denise Boucher : une fée sous la pluie



Dimanche 30 avril 2006
UNE FÉE SOUS LA PLUIE
Ce n’était pas supposé, mais j’ai rencontré une fée l’autre soir, à l’Utopik. Après une petite fête de fin de session à l’université, je voulais siroter en solo une bière pour réviser le travail de session que venait de me remettre mon prof.   Un «A», mais avec des annotations et des remarques de bord en bord...
Lorsque je gagnai le café à l’étage, la fée était en train de lire un texte sur la petite scène improvisée qui donne sur Ste-Catherine.  Elle terminait sa lecture en fait.  Elle vint reprendre sa place juste à côté de ma table.  Pendant que l’on présentait Yolande Villemaire - douceur bleue, nuage de soie incarné -, je dis à Denise : «Je vous suivais aux Décrocheurs d’étoiles».  Vlan!  Elle me décroche un bec sur la joue.  Elle m’en donnera au moins trois dans le temps de la dire.
C’est une vraie fée qui s’appelle Denise Boucher.  Née à Victoriaville, la jeune maîtresse d’école timide rencontre la gent littéraire - Miron et compagnie - chez la sorcière bien connue des Cantons-de-l’Est, Françoise Gaudet-Smith.  Puis elle suivra sa vocation d’artiste, s’établira à Montréal, fréquentera Gauvreau, Langevin, écrira des chansons, fera jouer Les fées ont soif en 1978 contre vents et marées de la droite.
À l’intermission*, nous devions tous les deux partir.  Nous sommes sortis ensemble.  Il pleuvait.  Je suis remonté prendre son parapluie oublié à côté du piano. Dehors, nous avons parlé quelques minutes sous la pluie froide d'avril.  Elle m’a passé un coin de parapluie.  Ce signe ne trompe pas, comme disait Félix Leclerc.
Je lui a parlé de sa série aux Décrocheurs d’étoiles où l’on pouvait entendre la voix macédoine des poètes d’un peu partout dans le monde.  Une traduction off, avant ou après les lectures était assurée par Denise. «J’ai adoré faire cela», me dit-elle.  Un jour, dans un resto de Montréal, à sa grande surprise, on l’a applaudit.  Les gens avaient reconnu la fée qui fait passer en ondes des poètes en langue arabe...
Tu vois Denise, les fées ne passent pas inapperçues!
Tout ce que tu veux
Je l’ai dans mes champs
Tout ce que tu veux
Je l’ai dans mes mains
(Denise Boucher, Jezabel, Chant de l’abondance.)
* Soirée de poésie qui s’appelle SoloVox et qui a lieu tous les derniers mercredis du mois à l’Utopik, 552 Ste-Catherine Ouest, sous les bons soins d’Éric Roger.

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