jeudi 17 novembre 2011

Jean Custeau

Jeudi 11 août 2005
JEAN CUSTEAU, TEL UN SOLO DE VIOLON

C'est Normand Baillargeon qui en 1998 m'a mis sur la piste du chansonnier Jean Custeau. Cet artiste des Cantons-de-l'Est affirme avoir toujours chanté à gauche et à droite - mais il préfère à gauche. L'album Le vin des anges (Phonovox 1997, 7945-2) que me signalait Baillargeon est un hommage fraternel à Gilbert Langevin et propose quatorze chansons du poète sur des musiques pour la plupart signées Jean Custeau.

J'aime beaucoup ce disque. 

Un jour, j'ai écrit à Jean pour lui dire que si j'avais ne fut-ce qu'un faux-filet de voix, ce serait ma joie de chanter Le vol imaginaire, chanson phare de l'album et que j'ai bien dû faire tourner mille fois. «Le délire a des ailes» au «pays des images», nous dit le poète. On y va, mais on doit bien aussi en revenir, «et le soleil hélas de la vie journalière, efface parfois les traces du vol imaginaire». Mais on ne sombre pas ici dans l'abyme du rêve! Langevin a ce côté oiseau-berceur qui ne craint ni le repos ni l'extase. 

Hier, Jean Custeau m'a fait suivre trois textes. Avec sa permission et pour rester avec Langevin, je propose la lecture de Amériquois, un titre qui, de loin en loin, rappelle les recherches de Pierre Harel, le tendre ravageur...
Merci, Jean.
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AMÉRIQUOIS*
(Jean Custeau)
De l’arbre duquel je descends
Voulu démêler les racines
Mais j’en ai déterré tellement
Que si j’y pense, j’hallucine
Je viens d’un grand terrain perdu
Entre le pôle Nord et le Vermont
D’un lieu rempli d’individus
D’un pays qui n’a pas de nom
J’suis à moitié Américain
J’suis à moitié Européen
Je suis à moitié Québécois
Je suis à moitié Iroquois
Mais non!
J’suis pas moitié Américain
J’suis pas moitié Européen
Ni Québécois, ni Iroquois
Mais je suis un Amériquois
J’ai pas grandi, mais j’ai poussé
Je n’ai pas appris la fierté
Même mes enfants sont égarés
Et ne savent plus où s’accrocher
Ils ne connaissent pas leur histoire
Et n’ont pas de chefs en qui croire
N’ont pas d’idoles ni de héros
Ne pensent qu’en uns et en zéros
À l’heure qu’il est je ne sais plus
Ce que demain me donnera
Si je descends encore plus bas
Je sais que je ne vivrai plus
Ce qui me reste au demeurant
Que j’peux léguer à mes enfants
C’est le refrain de cette chanson
Tel un solo de violon
*Amériquois : Québécois des Amériques (Gilbert Langevin). Langevin jugeait que le mot Québécois ne représentait pas tous les habitants du Québec. Il créa donc, en 1970, ce terme dans lequel on retrouve, en plus de la notion de Québécois de souche, celle de l’Amérique ainsi que celle de Premières Nations.
© copyright 2003, Jean Custeau, tous droits réservés, exécution publique SOCAN
jeancusteau@hotmail.com

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1 Commentaire :

Commentaire écrit le vendredi 12 août 2005 à 04:23:05 (lien)
jean-paul damaggio
salut jack
pourrait-on imaginer le chemin qui sépare le chansonnier version française, terme qui s'est perdu faisant référence à un genre bien précis des cabarets parisiens, au chansonnier version québécoise ? Et alors serions-nous sur ce chemin d'océan qui va de Montréal à Paris ?
amitiés jean-paul

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